Petits fous de tricot, bonsoir!
Aujourd'hui je vous fais part d'une malheureuse expérience qui aurait pu être profitable si j'avais pris le temps d'y réfléchir...
Aujourd'hui je vous informe, si vous n'êtes pas déjà au courant, qu'il existe une étape incontournable entre l'acte de détricoter et celui de retricoter, sans quoi vous vous exposez au problème que je vous présente ci-dessous.
Je vous explique :
Il y a un bon moment, j'ai commencé ce très joli gilet de Sweet Paprika :
Ma version, en cours naturellement, ressemblait à cela :
J'avais juste troqué la bordure en mousse contre une bordure shuriken (mais nous en reparlerons une prochaine fois), et j'avais fait un entre-deux tailles pour garder le numéro d'aiguilles d'origine. J'ai tricoté les demi-devants jusqu'au bout et le dos quasiment entièrement, ce gilet se tricotant en un morceau à plat.
Mais cette jolie bordure roulait de façon insupportable, phénomène amplifié par le jersey. Par ailleurs, lorsque j'ai repris mon ouvrage, je ne savais plus où j'en étais et quelle que fût ma méthode de calcul, je ne retombais jamais sur le nombre de mailles qui étaient sur mes aiguilles. Excédée, j'ai tout détricoté : cinq minutes de bobinoir et une énorme pelote frisée!
J'en viens donc au sujet de cet article.
J'ai troqué mes aiguilles 3,5 pour des 3,75 et j'ai recommencé le gilet immédiatement en suivant les instructions de la taille 2, toute contente. J'ai tricoté des côtes pour le bas et chauffe Marcel, en avant Guingamp!
Tellement concentrée sur mes points, mes augmentations et mes diminutions, je suis arrivée à une bonne hauteur du dos, à peu près là où j'avais décidé de détricoter, en fait, sans remarquer le résultat ignoble que voici :
Et je n'ai même pas honte de vous montrer ça de plus près :
Je devais tricoter à peu près comme ça à mes débuts, lorsque j'étais petite. Pour une enfant de 7 ans, c'est très bien, mais là...
Donc je me renseigne ( IL ETAIT TEMPS!) et voici comment ne SURTOUT PAS FAIRE COMME MOI :
Détricoter, c'est très bien. On utilise un bobinoir si l'on en a un, on sollicite les bras d'un être aimant, ou l'on opte pour une bouteille pour enrouler le fil.
Dès que votre laine est soigneusement mise en pelote, au bain!
Plongez-la dans une eau tiède-froide, c'est-à-dire à peine fraîche lorsque vous y mettez votre main, laissez-la se détendre une heure environ. Essorez-la dans une grande serviette de toilette, ou pressez-la à la main, mais surtout sans la tordre, en particulier si elle n'est pas superwash.
Laissez-la sécher tranquillement, ni au soleil, ni dans un endroit humide, sans quoi dans le premier cas gare aux surprises de décoloration, et dans le second un temps maximal de séchage avec peut-être même des odeurs de moisi...
Une fois votre laine sèche, elle est belle, plus frisée comme la mienne ci-dessus, et vous pouvez la retricoter sereinement.
Conclusion : en ce qui me concerne le mal étant fait, je n'envisage pas de re-détricoter une nouvelle fois. Je pense que mon fil ne s'en remettrait pas et bain ou non, le résultat serait moche de toute façon.
Donc, je n'ai pas le choix : je dois assumer "ça".
Je suis un peu triste, mais après tout, c'est en forgeant que l'on devient forgeron. J'ai souvent démonté et retricoté, mais jamais à cette échelle.
Je vais finir de tricoter ce pourtant si joli modèle, je mettrai le gilet achevé dans un grand bain, et on verra bien ce que cela donne une fois celui-ci sec. Comme c'est une laine superwash, j'ai peu d'espoir. Je vous en reparlerai à ce moment-là.
A bientôt!